On ne le dira jamais assez : un burnout n’est pas une dépression. Malheureusement, beaucoup de professionnels de santé ont encore bien du mal à le reconnaître. Ce qui pose le problème de la prévention, du diagnostic et des soins. Alors apprenons à reconnaître les symptômes du burnout pour mieux le contrecarrer.
Préambule : 3 familles de symptômes du burnout caractéristiques pour valider le diagnostic
Pour rappel, le burnout est la conséquence à une exposition au stress professionnel prolongée. Ce stress provient de sources différentes et aux quelles les sujets ne sont pas tous aussi sensibles. Des acceptions au burn out en dehors du monde du travail existent. Mais ici nous parlons ni de burnout parental, ni de bore out ni autre trouble différent du burnout autrement appelé épuisement professionnel.
Ses trois familles symptomatiques sont d’ordre physique, cognitif, et psychique. Retenons qu’une personne atteinte du syndrome ne collectionnera (heureusement) pas tous les stigmates, mais présentera toujours des signes de ces trois familles de symptômes : les plus souvent cités sont épuisement, perte de mémoire et d’attention, irritabilité et cynisme. Cependant en complément des ces manifestations les plus courantes bien d’autres dommages alimentent le syndrome.
Observons à la loupe les symptômes du burnout pour poser un diagnostic précis.
Les symptômes physiques du burn-out, des signes souvent ignorés
Signe 1 : Épuisement
C’est le principal symptôme sensible et imputable au burn out. Une autre acception en donne d’ailleurs de la la dénomination : épuisement professionnel.
- Fatigue physique et psychique persistante. Ni Week-end, ni bonnes nuits de sommeil, ni vacances n’y remédient. Un manque de tonus et d’énergie se fait sentir malgré les régimes et compléments alimentaires.
- Troubles du sommeil. S’endormir est difficile, et les réveils nombreux parfois liés à des cauchemars récurrents.
Si vous vous posez des questions sur l’état de votre épuisement, nous vous proposons un test du burn out.
Signe 2 : Troubles de l’alimentation et de l’appareil digestif
- Troubles de l’alimentation : la perte d’appétit ou au contraire une forme de boulimie peuvent apparaître.
- Prise de poids : même si l’alimentation n’a pas beaucoup changé il est possible que la silhouette se modifie à cause d’un dérèglement hépatique
- Diabète
- Troubles digestifs : reflux, ulcères de l’estomac, colopathie, diarrhées, constipation
Signe 3 : Problèmes musculo-squelétiques
- Crampes
- Maux de dos en tous genres
- Raideurs, torticolis, nuque raide
- Tremblement musculaires
- Mâchoire tendue ou crispée, SADAM, bruxisme (grincements de dents nocturne)
Signe 4 : Neurologique
- Perte de sensations physique ; ignorance des douleurs
- Céphalées ou migraines
- Acouphènes
- Vertiges, évanouissements
- Hypersensibilité aux sons et lumières
Signe 5 : Infections plus fréquentes
Les défenses immunitaires se fragilisent sous l’effet du stress. Et toutes sortes d’infection habituellement repoussées deviennent plus agressives.
- Rhumes, grippes…
- Infections urinaires
- Infections buccales et des muqueuses…
Signe 6 : Cardio-vasculaire
- Palpitations cardiaques
- Hypotension ou hypertension
Signe 7 : Cutané
- Problèmes de peau : boutons de fièvre, eczéma, psoriasis
- Perte de cheveux
Signe 8 : Hormonal
- Dérèglement du cycle menstruel chez la femme
- Basedow ou Hashimoto
Signe 9 : Sexuelle
- Perte de libido
- Ejaculation précoce
L’épuisement est souvent reconnu mais pas diagnostiqué en tant que burn out. Mais les dégâts nombreux, divers et diffus dans le corps. Il est d’ailleurs fréquent que des patients se présentent à des médecins en présentant plusieurs de ces signes, et la réponse consiste souvent à renvoyer les premiers à un « problème psychologique » sans pouvoir identifier ce problème.
Les dommages cognitifs, symptômes typiques du burnout
Si l’on peut reconnaître les signes physiques « facilement » du burnout, les troubles cognitifs sont plus insidieux. Ils s’installent silencieusement, durablement et s’aggravent par le manque de méfiance qu’ils procurent. Ces symptômes sont souvent ignorés mêmes des personnes atteintes de burn out. Une fois bien installés, ils sont des facteurs aggravants de l’épuisement professionnel car les malades ont souvent tendance à redoubler d’effort pour endiguer la perte de productivité.
Signe 10 : Mémoire
Le symptôme du « burnouté » typique. La mémoire de court et moyen terme est souvent très endommagée. Aller dans une pièce et oublier l’objectif de son déplacement ; oublier le prénom de personne qu’on côtoie régulièrement (mais depuis peu), chercher ses mots ou remplacer un mot par un autre sont des symptômes caractéristiques.
Signe 11 : L’attention
Il peut y avoir une sorte d’absence à ce qui se passe à l’intérieur ou à l’extérieur du sujet.
Signe 12 : La concentration
Il devient très dur de focaliser ses facultés sur un sujet plus de quelques minutes, voire secondes pour les sujets les plus atteints, sur un point précis.
Signe 13 : La compréhension
Même des sujets bien maîtrisés peuvent prendre un forme lointaine et incertaine.
Signe 14 : La prise de décision
Elle peut devenir impossible ou très longue ; même pour les choix les plus anodins. Parfois, elle peut être arbitraire et très rapide. Les facultés de jugement sont altérées.
Elle peut être liée à la procrastination ou l’incapacité à prendre des initiatives.
Signe 15 : L’expression confuse
Se caractérisant par un flux important de paroles, une discontinuité dans le discours (passage du coq à l’âne) ou des oublis fréquents dans une argumentation.
Si tous les symptômes du burnout posent des problèmes, et parfois des problèmes de santé graves, ces symptômes cognitifs présentent de réels handicaps professionnels. Malheureusement, ils font partie de signes invisibles. De ce fait, un travailleur atteint des ces troubles perd beaucoup de productivité, et aura tendance à compenser par un allongement des horaires. Ainsi la cercle vicieux de l’épuisement professionnel commence et aggrave les symptômes. De plus, les managers pourraient remarquer ces faiblesses et pénaliser le malade. Celui-ci manquant de récompense s’enfoncera toujours plus dans son burn out.
Enfin, les signes cognitifs sont mal connus des médecins généralistes et psy en général. Ils sont donc souvent ignorés dans les soins au bénéfice d’une prise en charge psycho-thérapeutique. Le malade devenant ainsi handicapé à vie. Or, il existe des moyens simples de recouvrer ses aptitudes.
Les symptômes psychiques du burn-out
Signe 16 : Hyperactivité
Il s’agit là plutôt des signes avant-coureurs que de symptômes d’un burn out enraciné. Cependant, devant l’observation des ces stigmates, il est urgent de lever le pied et prendre de la distance.
- Sensation de toute puissance
- Sentiment d’être débordé(e) par toute nouvelle demande ou événement inattendu
- Sentiment d’être pris dans un train d’enfer, un rythme soutenu et qui ne s’arrête pas
- Sensation que rien ne bouge malgré tous les efforts
- Sensation d’être pris(e) au piège
- Impression de solitude : incompréhension et manque d’aide de l’entourage, sentiment que les contraintes ou règles ne sont pas les mêmes pour tous.
Cette dernière marque est souvent plus qu’une simple impression. Elle est souvent vraie, et une des causes de burn out.
Signe 17 : Motivationnel et cynisme
- Perte des idéaux
- Désintérêt, désengagement progressif pour le travail ou, à l’inverse, incapacité à s’arrêter de travailler
- Résignation
- Découragement, abattement
- Résistance pour se rendre au travail
- Attitude générale pessimiste
- Sentiment d’échec
- Perte de goût pour les activités y compris extra-professionnelles
Une fois atteint le maximum des symptômes motivationnels le sujet devient cynique. Tout est impossible, déjà vu, perdu d’avance et inutile… Attention, tous les cyniques ne sont pas des empêcheurs de tourner en rond. Ils sont parfois juste malade. Il convient donc de se faire violence et se rapprocher d’eux plutôt que de les repousser.
Signe 18 : Comportements
- Addictions : café, stimulants de toutes sortes, alcool, tabac, médicaments, drogues dures
- Prises de risques : au volant, dans ces décisions, ou même lors de conversations ou relations
Les addictions sont souvent liés à des besoins palliatifs. La sujet peut tenter d’échapper à la fatigue par des substances énergisantes. De plus, la faculté de jugement est altérée, le manque d’empathie ou le pessimisme laisse la porte ouvertes à des risques inconsidérés.
Signe 19 : Émotionnel
- Fatigue émotionnelle importante
- Sensation de vide
- Insensibilité : ni les événement tristes ou joyeux parviennent à toucher le sujet
- Hypersensibilité : au contraire du signe précédant, il peut arriver que soudainement un mot, une image, une sensation fasse émerger des sanglots.
- Absence d’empathie
Signe 20 : Regard sur soi
- Désintérêt pour sa personne : absence de suivi médical, oubli de l’apparence…
- Manque d’estime de soi
- Manque de reconnaissance pour son travail
- Perte de confiance en ses compétences
- Dépréciation généralisée
- Culpabilité de son inefficacité professionnelle, des ses absences intimes, de son irritabilité
Signe 21 : Ruminations
- Impossibilité de se détendre à la maison et d’oublier le travail en dehors
- Pensées récurrentes, envahissantes et incontrôlées. Du type : « si j’avais … » ou « j’aurais dû … » ou encore « la prochaine fois, je vais … » Il s’agit bien souvent de ressasser une situation qui nous a échappé ou les conséquences malheureuses d’un événement ou d’un vœu qui ne se réalisera jamais. Celle-ci est en général en dehors de la zone de contrôle ou d’influence mais qui pèse sur le sujet.
Signe 22 : Humeur
- Irritabilité, agressivité
- Tension nerveuse
- Impatience
- Mutisme voire difficultés d’élocution
- Mélancolie
- Dépression
- Idées morbides ou suicidaires
Signe 23 : Anxiété
- Boule au ventre à l’évocation ou pensée du travail
- Crises d’angoisse
- Craintes face aux imprévus
Signe 24 : Dépersonnalisation
- Sensation d’être décentré(e), d’absence
- Sentiment d’être spectateur de sa vie ou d’un moment
- Perte d’identité
Dans sa phase la plus avancée, la dépression prend la forme d’un symptôme aggravant du burn out. Poussant parfois les malades au suicide. Les deux sont souvent confondus, car un burnout non soigné peut se voir ajouter une dépression (dont les signes sont mieux connus). Heureusement, toutes les personnes atteinte d’épuisement professionnel ne vont pas jusqu’à l’ultime acte. Cependant, leur vie intérieure est brûlée. Une image nous permet de reconnaître le burnout : la maison brûlée. Comme celle-ci les fondations, les murs restent visiblement debout mais l’intérieur a été totalement consumé.
Le temps de reconstruction est long. Cependant, il existe des voies naturelles et efficaces en traitement du burnout. Et les premiers effets positifs peuvent se faire sentir en quelques jours ou semaines selon la gravité des symptômes.
Regrettons l’absence de reconnaissance des institutions et organisations de santé de notre pays et internationales (dont l’OMS) du burn out comme maladie professionnelle. Et ce malgré des chiffres du burn out inquiétants. En effet, les conséquences sont nombreuses : prévention insuffisante, diagnostic souvent absent, mauvaise prise en charge, regard sur les malades malveillant (« c’est un fainéant » ou « elle était fragile et avait des problèmes personnels), reconnaissance d’invalidité, prévention des rechutes…
Comment savoir si je suis atteint d’un burnout ?
Feel-good.space vous propose ici : le test du burnout le plus utilisé par les psychologues.
Si vous pensez présenter un nombre important de symptômes du burnout
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Okletsgo
11 Avr 2019Alors je fais quoi ? Je vais consulter un médecin et je lui dis quoi ?
Nico Pellerin
11 Avr 2019Bonjour, écoutez-vous pour commencer et faites la liste des symptômes ressentis. Un épuisement sévère est un signe fort du burn out, mais pas toujours suffisant. Présentez vos symptômes à votre médecin traitant et dites lui que vous vous demandez si vous n’êtes pas sur la voie du burn out. Enfin, demandez lui de vous aider à trouver un psychiatre ou psychologue spécialisé dans le burn out afin d’établir un diagnostic précis. Attention, ils ne sont pas toujours tous réceptifs ou bien informés à ce trouble. Dans ce cas, n’hésitez pas à exprimer les troubles les plus invalidants (fatigue, insomnie, déficience cognitive…). S’il ne vous aide pas, cherchez sur internet un médecin psychiatre spécialiste du burn out.
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